Approches radicales de la métropolisation - chantiers de recherche

Article publié dans la revue Urbanisme n°346 (2006), p. 70-73

Dans cet article, le géographe Arnaud Gasnier constate que l'espace public est en pleine mutation. Ces mutations sont le fruit d'un changement sociétal, vis à vis des attentes de chacun et d'une intervention des pouvoirs institutionnels, permettant la transformation de ces espaces.

Selon lui, la mutation des espaces publics peut s'observer selon 3 grands axes :

- Normalisation
- Privatisation
- Marchandisation

L'espace public fait l'objet de nombreuse réglementations et contraintes qui tendent à la normalisation de celui-ci. L'imprévu fait peur et ne semble pas possible pour ces lieux qui doivent rester des endroits beaux et calmes. Naturellement, les acteurs privés tirent leur épingle du jeu en proposant des lieux publics à gérance privées, appartenant au groupe et permettant un amusement/consommation selon les règles établies par l'enseigne gérante. Ces lieux spécifiquement conçus pour l'activité marchande adjacente se décomposent en 3 grands « modes » : Patrimoine (Bercy), théâtrale (Roubaix, Saint-Nazaire) et écologique (Sénart)

Le risque à terme serait d'obtenir une véritable banalisation, ainsi qu'une privatisation des espaces publics. Par exemple les extensions publiques (comme les centres commerciaux par exemple), permettent une pratique pendant les heures d'ouverture. Mais quid des moments « off » ? Ces espaces participent également à une certaine ségrégation sociale puisque bien qu'ouvert au public, ils restent dépendant des aires marchandes pour lesquels ils ont été crée. Rien d'étonnant à observer une gentrification accrue de certains secteurs. Enfin, de part le mode d'administration (privée), ils sont sous contrôle et ne supportent aucune appropriation de la part des usagers, les rendant de forme similaire aux espaces publics ancestraux, mais d'usage radicalement différents et artificiels. 

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