Approches radicales de la métropolisation - chantiers de recherche

Article publié sur le blog de Jean-François Bayart

Ce petit texte « coup de gueule » d'un habitant du quartier du Marais (Paris) permet de se rendre compte de la privatisation des espaces publics du point de vue de l'habitant.

Jean-François Bayart n'est ni architecte, ni urbaniste et pourtant, sa compétence de politiste, il saisit avec une grande justesse les problèmes liés à l'usage contemporain de l'espace public.

Ici le problème réside dans l'agrandissement de la terrasse d'un bar. Celui-ci a réussi à obtenir un droit de terrasse de la part de la mairie de quartier englobant l'intégralité du trottoir, rendant le passage difficile et provoquant de nombreuse nuisances pour les riverains. Face à ce problème, aucune sanction n'a été prononcée, que ce soit par la mairie, qui refuse de revenir sur les autorisations accordées, ou encore par la Préfecture de Police de Paris.

Cet agrandissement impuni à eu un effet boule de neige sur les commerces locaux, qui a conduit à un agrandissement des surfaces terrasses pour la plupart d'entre eux.

L'injustice réside dans le fait que la branche privée commerciale semble plus à même de s'emparer des emprises foncières publiques sans réel réaction de la part de ces-dit pouvoirs. Alors que les services municipaux sont très prompt à enlever un stationnement gênant, ou encore à faire disperser les groupes un peu trop bruyants, il ne semble pas vouloir réagir face à cet appropriation de la part des commerçants.

Ce genre de comportements participent à un mitage de l'espace public, qu'on pourrait questionner sur son statut. Est-il toujours public ? Certainement mais il est tellement approprié que les manifestations spontanées qui peuvent avoir lieu sur l'espace publique sont devenu impossibles.

Alors, quel statut peut-on donner à cet espace ? Est-il une quelconque forme d'évolution induite par la fabrique urbaine ?