Débat : Interstices, marges, lieux informels de la métropole
Dans les 4 premiers articles, on ressent le regard intéressé des anthropologues ou urbanistes, alors que dans le dernier, le contenu est plus « opérationnel ». Question : Quelle place laisse-t-on vraiment à l’habitat spontané ? Est-ce que l’habitat spontané peut avoir un intérêt pour la ville, notamment culturel ? (exemple des peintres dans certaines communautés)
Un paradoxe est mis en évidence : à partie de l’intention louable de la lutte contre l’insalubrité, certains logements sont qualifiés d’insalubres et laissés à l’abandon. Pourtant, ces logements pourraient bénéficier à certaines personnes, et seraient mieux que rien. Faut-il vraiment laisser ces logements vides ou en faire profiter des personnes pour qui cette insalubrité relative serait meilleure que leur situation actuelle ?
Remarques et éléments débattus :
- L’insalubrité est relative au logement.
- Les obligations de rénovations n’empêchent pas certains de louer. Certains propriétaires profitent du climat de pauvreté pour louer leurs logements à plusieurs personnes ou familles en même temps et touchent alors des loyers mirobolants. Idée d’exploitation de la misère.
- Dualité avec la norme. Point de vue normatif. Cette norme se confronte à un problème d’éthique. La normalisation des situations de l’exposé est impossible. L’intolérable est souvent rendu invisible par l’administratif. Soit on met les gens et les situations dans des cadres, soit ils disparaissent du champ et on essaie de les faire oublier.
- Peut-on vraiment supprimer ce type d’habitat spontané ? L’habitat se complexifie au fur et à mesure de l’occupation d’un terrain. On peut déplacer les gens qui occupent ces terrains, mais pour les déplacer où ?
C’est une situation qui se répétera ailleurs plus tard. Le problème est alors de savoir ce qu’il se passe et ce que l’on fait entre temps. Question du logement temporaire. Lorsqu’il y a des « problèmes » avec une commune, l’objectif est de le déplacer, on peut comparer cela à un phénomène de NIMBY (Not In My BackYard). Le problème concerne surement le foncier occupé par des habitats spontané. Mais dans le cas de l’occupation d’un échangeur autoroutier, pourquoi vouloir déplacer les occupants ? L’espace ne serait pas occupé par autre chose et les personnes profitant de cet endroit ne sont pas visibles depuis le contexte environnant, surtout à grande vitesse (autoroute).
- Il y a une obligation d’accueil pour les collectivités en termes de logements, par rapport au parc total de logements. Comme pour l’obligation du nombre de logements sociaux dans une ville certaines communes préfèrent payer une amende plutôt que de suivre l’obligation.
- Le nombre d’habitats spontanés et de SDF est plus fort à Paris est dans la région parisienne. Pourquoi ces personnes souhaitent rester dans cette région plutôt qu’ailleurs, qu’on-t-ils de plus dans cette situation ? Y a-t-il plus de travail potentiel ?
C’est souvent une question de réseau et de ressources. Les gens qui viennent à Paris rejoignent souvent quelqu’un. Ils ont également un réseau autour d’eux et peuvent bénéficier de ressources plus facilement. L’entraide est facilitée. De plus, Paris a une certaine valeur, elle représente un rêve pour beaucoup de personne et cette dimension sensible fait de la ville une terre d’accueil pour beaucoup de personnes.
A découvrir aussi
- Résumé d'article : Quartiers d'origine spontanée - approche critique de la planification urbaine et régionale dans les villes d'Amérique latine et de la Méditerranée, Chryssanthi-Christy Petropoulou, 2007
- Résumé d'article : Les formes du non-logement en France, 2013
- Document : «La lutte contre l’Habitat indigne, les politiques publiques et leur mise en œuvre en Ile-de-France», rapport IAU IdF, 2011