Approches radicales de la métropolisation - chantiers de recherche

Le chapitre étudié est un extrait de l'ouvrage de Colette Pétonnet, Espaces habités, ethnologie des banlieues, Paris, éditions Galilée. (1982). p. 41-55

Le texte se présente comme une analyse in-situ du développement de trois petits bidonvilles parisiens.

Colette Pétonnet y a mené un travail d’anthropologie, analysant la diversité des formes spatiales (rangées, ruelles, placette) et des modes de développement (appropriation de délaissés, achat/redécoupage de terrain) mis en œuvre afin de montrer la qualité d’organisation spéciale et sociale de ces espaces.

L’analyse dégage plusieurs constations propre au terrain d‘étude :

• Rapport au terrain : nécessaire accès à un point d’eau potable sur le terrain d’installation, et accès à la Seine pour les tâches quotidiennes. Les moyens (matériels et humains) d’établissement étant déjà sur place.
• Rapport travail/habitat, par la juxtaposition des maisons à l’usine, et les interactions crées.
• Rapports sociaux : les origines des habitants contribuent à la formation d’autre bidonvilles, et la diversité culturelle à l’intérieur d’un bidonville qui garantit son équilibre.

L’auteur souligne également le rapport ambigu du bidonville à l’administration : tantôt accepté officieusement par les services publiques (équipements sanitaires, poste, éducation), mais rejeté par les services de police en raison du caractère juridique des lieux, ces lieux sont le creuset d’une véritable pratique sociale, malgré un mode d’habiter rustique et frugal.

Ainsi le voisinage est à la fois la condition d’établissement du bidonville, et la base de sa transformation et sa structuration dans le temps, à travers les changements de population et la transmission de ce patrimoine en mutation.