Approches radicales de la métropolisation - chantiers de recherche

Approches radicales de la métropolisation - chantiers de recherche

Thématique 5 : Mutations de l'espace public et métropolisation


L'espace public métropolisé ? Visite du quartier "Rives de Meurthe" à Nancy avec Nicolas Soulier auteur de Reconquérir les rues, 2012

Le séminaire a reçu, le 18 octobre, la visite de Nicolas Soulier, auteur de l'ouvrage Reconquérir les rues, exemples et pistes d'action, Paris, Editions Ulmer, 2012. ( lien vers le site internet de Nicolas Soulier)

 

Avant la conférence publique de Nicolas Soulier en soirée, nous avons visité ensemble le quartier des "Rives de Meurthe", réalisé à partir de la fin des années 1990. Ce quartier occupe d'anciennes emprises industrielles situées à proximité immédiate du centre-ville de Nancy dont il devait constituer l'extension, grâce aux équipement. Notre visite s'est attachée à l'observation de ses rues et en analyser les qualités.

Les photos ci-dessous ont été prises lors de la visite par Nicolas Soulier. 

 

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Une nature débordante, en attente d'un projet immobilier. (photo Nicolas Soulier)

 

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Cheminement public ou privé ? Les logements en rez-de-chaussée, mis à distance par les bambous omniprésents dans le quartier, semblent inoccupés.  (photo Nicolas Soulier)

 

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Un raccord entre public et privé qui n'autorise aucune appropriation, même avant que les bambous ne viennent remplir l'espace.  (photo Nicolas Soulier)

 

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Le rez-de-chaussée : un étage comme les autres ? Les balcons et les plantations couvre-sol trahissent l'absence de prise en compte de l'articulation entre l'immeuble et le sol.  (photo Nicolas Soulier)

 

 

Les photographies présentées ci-dessous trahissent le manque de prise en compte des interfaces entre espaces publics et privés dans le quartier "Rives de Meurthe". Aucune appropriation n'y semble possible, car les mises à distances (imposées par des règles d’alignement) des façades par rapport aux limites du domaine public n'ont pas été pensées pour l'être.

 

 

 

Cette absence d'usages et d'appropriation donne au quartier une image lisse, qui concorde avec l’alignement rigoureux des corniches et des retraits d’alignement des immeubles. Les caractéristiques urbaines du quartier « Rives de Meurthe » en font un lieu urbain, en apparence, mais sans urbanité.

 

 

 

Par cette absence d’appropriations et son apparence lisse et sans aspérités, le quartier « Rives de Meurthe », n’est-il pas conforme à un processus de métropolisation qui banalise et homogénéise les territoires de l’urbain généralisé ?

 


30/12/2013
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Lien : une encyclopédie de l'espace public

Un site internet qui recueille des contributions de chercheurs, plasticiens ou simples observateurs de l'espace public :  e-publicspace.net


30/12/2013
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Résumé d'article : Nouvelles privatisations des villes, Isabelle Baraud-Serfaty, Mars-avril 2011

Article publié dans la revue Esprit, n°3-4 (Mars-avril 2011), p. 149-167

 

De plus en plus de partenariat se crées avec des partenaires privés qui souhaitent s’inclure dans la dynamique de la création de la ville, en prendre possession et prendre possession de l’espace public.
Ce phénomène semble lié à l’évolution du mode de production de la ville, on planifie, il y a des stratégies urbaines et les entreprises embrayent le pas.

 

Avant la planification urbaine, l’évolution était gérée par un petit nombre de décideurs. Aujourd'hui, les citoyens usagers proposent et participent à la création de ces espaces. De nouveaux besoins apparaissent qui sont pris en compte par les PPP.

 

Mais la création de la ville a un coût qui ne peut pas être assumée par les usagers. Le partenaire privé finance ces coûts de production des villes, d’habitat, ce qui lui donne un pouvoir de décision sur l'espace public.


La volonté de faire également des villes durables entraîne de nouveaux modes de production, de nouvelles technologies, qui sont créées – en parti - par de grandes entreprises. Par exemple la voiture électrique permet de réduire les gaz à effet de serre, seulement il faut des bornes pour les charger, des prises sur les bâtiments. Cette technologie s’implante dans l’espace public. Cette nouvelle mode fait intervenir de nouvelles entreprises, participe à une création nouvelle dans la fabrication urbaine.

 

La ville pérenne ne peut se passer ni de l’usager, ni du partenariat avec le privé, mais la balance doit être équilibrée, et seul les collectivités ont ce pouvoir. 

 


Lien vers l’article en pdf

 


30/12/2013
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Résumé d'article : Times Square Improvement Business District, Stéphane Tonnelat, 2001

Article publié dans Villes en parallèle, no 32-33-34, La ville aujourd’hui entre public et privé

 

Les BIDs sont des regroupements de propriétaires qui s'associent pour gérer des secteurs de la ville.
Les Bids connaissent un essore inquiétant aux État Unis. Il existe trois types de Bids :

- les corporate Bids situés dans les secteurs riches et mis en place par les industriels.

- les Main street Bids qui revitalisent le cœur des villes.

- les community Bids qui sont les plus petits et qui se situent dans les secteurs les plus pauvres.

 

La gestion de la ville se fait au travers de ces Bids, c’est une privatisation des charges d’entretiens. Ils ont pris un ascendant sur les politiques, puisque les politiciens sont consultants et non décisionnaires.


L’espace public est privatisé car il devient un espace de communication pour les grosses entreprises et les collectivités n’ont plus de droits dans ces lieux. Les entreprises finances des campagnes d’embellissement des secteurs, mais elles profitent des mauvaises images (violence, drogue, etc... ) Les entreprises font bonne figure en lançant des campagnes contre le crime financées par l’argent des collectivités. 
C’est la financiarisation des villes qui devient un aspect communication et d’hyper commercialisation, de notion résultat.

Le partenariat est bénéfique pour la ville mais est t-il bénéfique pour le citoyen qui n’a plus d’espace à s’approprier ? 


Lien vers l’article en pdf sur le site internet de l’auteur


30/12/2013
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Résumé d'article : La production privée des espaces publics, Renaud Le Goix et Céline Loudier-Malgouyres, 2005

Article publié dans les Annales de la recherche urbaine n°99, (2005), p. 28-38

 

La production des espaces publics se fait de plus en plus par le PPP (Partenariat Public- Privé). De ce fait, l'espace public est davantage pensé comme un espace privé rendu public. Le propriétaire réel de l'espace est en réalité l'entreprise, le partenaire Privé.


Tout ceci est initié grâce (ou à cause) de l'incentive zoning : les acteurs privés qui rénovent ou construisent peuvent outrepasser les règlements (obtenir des compensations) si ils apportent des biens d'utilité publique (espaces publics, équipements, logements sociaux etc ...). C'est un partenariat donnant-donnant, qui même cependant à un morcellement des espaces publics de la ville, qui appartiennent aux différents groupes propriétaires.


La création de BIDs permet de mettre en commun les charges d'exploitation de ces espaces publics sous régence privée. Celle-ci conduit à une sécurisation de ces espaces qui deviennent alors difficilement appropriables.

 

Le système des gated communities (morceau de territoire transféré du pouvoir public aux pouvoirs privés. Apporte un soulagement pour la municipalité (en terme de coût). En échange, les habitant jouissent de manière exclusive des biens sur leur territoire).


Les gated communities posent un problème puisqu'elles sont rentable pour le territoire sur lequel elles logent. Elles doivent en effet payer les impôts et les services publics nécessaires (pompier, police ...). De plus, elle participent au financement de ces équipements d'utilité public au moyen des community facility district. La community facility district est un impôt payé par les habitants des gated communities. Le promoteur contracte un emprunt permettant de financer le développement d'équipements extra-muros mais dont les habitants de la gated communities auront l'usage. La gated communities concernée ne paye que les équipements dont elle a l'usage. Ce système permet donc un développement du territoire, notamment dans les franges périurbaine où les habitants participent au financement des équipements et des réseaux dont ils sont responsables.

 

Cependant ce système a des limites puisque les emprunts sont liés à la maison. Ceci rend les reventes extrêmement difficiles et provoque un endettement des foyers. De plus, ce système dilue le pouvoir des collectivités locales, pouvant élever à terme les gated communities au rang de collectivités territoriales.

 

La fabrication de l'espace public par les acteurs privé ne correspond pas aux fondements primaires de ces espaces : « un espace crée et entretenu par une autorité publique et accessible de tous ». Ces espaces sont au final un pastiche des espaces publics originels. Les groupes privés orientent leurs espaces vers les bâtiments qu'ils construisent. Il n'existe alors plus de réel parcours/schéma directeur des espaces publics mais plus un patchwork d'opérations faîtes au coup par coup. L'espace public devient un potentiel de marchandisation pour les bâtiments qu'il relie voir dans certains cas une marchandise en tant que telle.

 

De plus la dimension « mixité » de ces espaces est vivement critiquable car du fait de leur marchandisation ils deviennent ségrégatifs. Pire encore, dans le cas des gated communities, de véritables enclaves privées sont créées, empêchant même le passage physique des personnes. La mutation de ces espaces n'est t- elle pas en train de conduire à un privatisation de la ville à la grande échelle ? 

 


Lien vers l’article en pdf publié sur Hal-Shs


30/12/2013
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